Religions observées

En 2012, le Nouvel Observateur profite de l'accalmie des fêtes pour publier un dossier intitulé « Bible, évangiles, coran : leur vrai message », dans le but louable de réconcilier tout le monde.

Qui cela va-t-il intéresser ? Essentiellement les athées (la majorité des lecteurs de l'hebdomadaire), les chrétiens non pratiquants et quelques autres mais très peu. Ça va intéresser tous les curieux, les érudits, les personnes avides de connaissances, bref toutes les personnes qui font habituellement montre d'ouverture d'esprit. Ceux-ci considèrent généralement les religions comme des courants de pensée assimilables à des philosophies. Ce sont des thèmes de discussions souvent extrêmement riches et des possibilités de débats fertiles. En plus, même sans les connaissances qu'ils vont acquérir à la lecture de ce dossier, ils affichent déjà une ouverture d'esprit qui sera à peine enrichie. Ils trouveront des arguments qui feront plaisir à leurs semblables, enclins à s’ébaubir de la richesse des différentes religions et de l'origine lointaine de leurs pratiques. En revanche, ils ne devront pas espérer pouvoir avancer leurs arguments face à la plupart des croyants qui chercheront les erreurs qui, selon eux, parsèment forcément le dossier. Bien sûr, les erreurs portent sur la religions qu'ils pratiquent. Ils regarderont à peine les pages consacrées aux autres. Quel intérêt, d'ailleurs ? Pour eux, la religion c’est leur religion et elle n'est pas discutable puisque c'est la vérité. En tout cas, ils partent du principe que de toute façon, une personne étrangère à leur religion n'est pas habilitée à en parler. Seule une autorité reconnue et incontestable a le droit de simplement l'évoquer. Bien entendu, pour un pratiquant, il ne serait être question de discuter de tel ou tel point des Écritures ou de l'enseignement religion ou d'une pratique, surtout avec une personne extérieure. C'est écrit, un point c'est tout !

La grande majorité des lecteurs habituels du Nouvel Observateur se nourrira de ces textes qu'on suppose de bonne facture mais ils ne seront pas davantage satisfaits que lorsqu'ils lisent les autres dossiers qui, à longueur d'année, agrémentent l'hebdomadaire. Tout au plus y verra-t-on une coïncidence entre ce dossier sur les religions et un mois de décembre riche en fêtes pour les chrétiens avec le point culminant de la Noël, dévoyée depuis longtemps et transformée en une fête commerciale majeure dirigée vers les enfants à une période de l'année où il leur est difficile de se défouler dehors. Et puis, on a bien le droit de faire la fête et de prendre un lointain prétexte religieux pour décompresser alors même que les chrétiens se lamentent de voir leur fête ainsi récupérée par le lucre.

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