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101e km
7 janvier 2021

Capitole : les conséquences de l'inculture

Les faits sont là, les commentaires ont suivi d’autant plus rapidement que les rédactions possèdent encore les coordonnées des spécialistes invités sur les plateaux pour commenter l’élection présidentielle aux É-U. Par conséquent, essayons de voir un peu plus loin ou, plutôt, de voir les causes probables qui ont permis à cette situation inédite en démocratie de se réaliser.

Si l’on regarde bien l’électorat de Trump, nous avons l’impression d’avoir affaire à des enfants gâtés qui n’ont pas l’habitude de connaître la frustration mais qui sont d’autant plus persuadés que tout leur est dû parce qu’ils ont été nourris paradoxalement et de manière tout à fait irrationnelle de discours sur le mérite qui vient après des efforts personnels. Ce qu’on appelle ici le « rêve américain » glorifie le travail personnel récompensé par un système qui donne sa chance à tout le monde et qui tient dans cette formule : « de la cabane en rondin à la Maison-Blanche ». Trump symbolise plus que tout autre personnalité ce parcours fait de volonté et de chance saisie. À travers lui, nombre de personnes se sentent représentées et un peu de la finalité promise rejaillit sur eux. Le rêve commun à nos sociétés médiatiques tient dans l’espoir de passer à la télévision. Il peut se résumer par : si elle se montre à la télé, pourquoi moi aussi. Depuis une trentaine d’années, nombre d’inconnus qui ont crevé le petit écran se sont trouvés propulsés sur le devant de l’actualité, ont vu les portes s’ouvrir et les carnets de chèques sortis pour eux. Aux É-U, le rêve suprême est de parvenir à la Maison-Blanche et après Hollywood, supplanté depuis par les séries, c’est la télévision qui peut propulser une de ses vedettes. L’essentiel est d’y parvenir. Les charges et responsabilités inhérentes aux fonctions présidentielles ne sont que des contraintes d’emploi du temps entre deux apparitions sur le petit écran ou une réaction sur Twitter ; encore plus petit écran, celui du smartphone que chacun garde au plus près de soi et ce n’est pas anodin. Quant au travail qui demande des compétences pointues, pas de problème puisque la puissance offre la possibilité de le faire effectuer par des gens dont c’est le métier. Par conséquent, l’enfant gâté, vedette de la télévision peut se consacrer entièrement à la jouissance, rêve de tout enfant.

télévision

Dans ce tableau, on voit qu’aucune autre compétence n’est requise à part le culot qui pousse à vouloir se montrer aux caméras et à dépasser en notoriété puis en moyens les malheureux qui continuent à étudier pour tenter de décrocher un boulot convenable. À quoi bon étudier puisqu’il existe désormais des moyens de prendre tout le monde de vitesse et de le dépasser ? L’inculture qui est le corollaire d’études peu poussées façonne une mentalité où la réflexion tient peu de place au profit de l’émotion et de son expression binaire : j’aime/j’aime pas ; c’est bien/c’est pas bien (mal oblige à connaître un mot de plus) ; c’est beau/c’est pas beau. Il n’est évidemment pas interdit de changer d’avis et Trump a montré pendant quatre ans qu’il peut en changer d’une heure à l’autre sans que ça lui pose le moindre problème et sans que ses admirateurs n’y trouvent à redire. Il a raison, parce qu’il est Trump. Nulle besoin d’analyse compliquée et encore moins d’argument, il suffit de trouver les mots justes pour toucher l’affect et l’on peut émettre une opinion ou prendre une décision. Orwell a montré par quel processus on peut convaincre une foule, une population entière que 2 + 2 font 5. Il suffit d’entretenir une population dans l’ignorance, de réduire son vocabulaire et donc la possibilité de formaliser des réflexions, de flatter les émotions, de proposer des divertissements simples pour obtenir qu’elle nie le factuel, les preuves, l’évidence et qu’elle soit convaincue, comme Trump, que la vérité n’est qu’une opinion parmi d’autres surtout si chacun estime avoir le droit de contester les compétences et l’autorité des personnes de référence. Nous l’avons vu au cours du premier confinement quand les humoristes se permettaient de mettre en cause des sommités reconnues mondialement parce que leur apparence physique prêtait à la moquerie.

Si nous nous intéressons tant à ce qui se passe outre Atlantique, ou plus précisément, en Amérique du nord car le reste n’existe pas, et même encore plus précisément aux États-Unis d’Amérique, c’est parce que, généralement, ce qui se passe là bas finit par arriver ici, avec des mois ou des années de retard. La France a découvert, il y a quelques années, les régulateurs de vitesse montés en série sur toutes les voitures dès les années 1970s. Par conséquent, il n’est pas absurde de penser qu’une foule pourrait, ici, contester violemment le résultat d’un scrutin national. En tout cas, les moyens, la logistique pour y parvenir existent déjà et sont en place. La télévision est omniprésente et plus seulement autour du cercle familial mais dans la poche de chacun, contre son cœur. L’ambition suprême de passer à la télévision est au moins aussi forte ici. Nul besoin d’avoir des connaissance pour participer à un jeu où il suffit de connaître le titre d’une chanson ou de savoir le prix d’un paquet de biscottes ou quel est le monument le plus haut de Paris pour gagner quelque chose mais surtout être vu. Afin d’éviter un nouveau Mai 68 et surtout un nouvel « état de grâce » suite à une victoire de la gauche aux élections, les gouvernements de droite et de centre-gauche qui ont alterné, ont diminué la part des humanités dans les études obligatoires pour en arriver à la suppression de la dissertation de culture générale qui exigeait un bagage culturel minimum et une capacité d’argumentation désormais impensables. Ça a libéré du temps pour le divertissement sous couvert « d’éveil ». Ainsi, se sont développées depuis plus d’une trentaine d’années des tranches d’ages d’enfants gâtés, convaincus de suivre des études dures dès qu’on leur demande de justifier une réponse et bien persuadés que tout le leur est dû, à commencer par l’obtention d’un baccalauréat, juste récompense pour ces années de présence à l’école alors qu’ils avaient mieux à faire ailleurs. Aux expression binaires déjà mentionnées, s’ajoutent une autre, typique des enfants et des adolescents de France : j’ai le droit / vous n’avez pas le droit. La notion de droit entre peu en jeu ici mais exprime simplement tout ce qui va dans le sens de ses intérêts ou qui les contraint ; et là, on rejoint la démarche de Trump et de ses admirateurs. Mon intérêt, c’est de gagner et tout ce qui contredit relève de la fraude et de l’illégalité : vous n’avez pas le droit. L’immaturité de l’enfant gâté apparaît jusque dans l’issue des événements du capitole puisque Trump, sans reconnaître ses torts ni sa défaite électorale, décide d’appeler au calme après que les principaux réseaux sociaux ont décidé la suspension de ses comptes, tout comme un adolescent qu’on prive de sa console de jeux.

ignorance

Autrement dit, l’arrivée d’un Trump dans un pays comme la France ne relève plus de l’absurde puisque les principales conditions sont déjà réunies, à savoir une baisse du niveau culturel, une jeunesse victimaire qui attend ce qu’elle exige comme son dû, la recherche du divertissement comme idéal de vie. Les années à venir vont voir des cadres sortis de grandes écoles ou tout simplement des études secondaires sanctionnées par un examen où « le grand oral » sera prépondérant. Les futurs décideurs seront ceux qui auront su le mieux séduire les examinateurs, comme dans les concours de chansons à la télévision, ceux qui auront le plus de bagout. Dans une récente émission de radio, on a mis en exergue le propos d’un invité qui se vantait d’avoir réussi en ces termes : « Je pense que dans la vie il faut 80% de culot et 20% d’idées. ». Dans ces conditions, un Trump peut fort bien émerger et prendre le pouvoir. Il présentera l’avantage de plaire aussi aux générations plus âgées qui demandent plus d’ordre. En France, Trump est impopulaire dans les médias mais une partie de la jeunesse l’admire et les principales critiques adressées par ses contempteurs portent surtout sur son prénom connu uniquement en dehors de la sphère anglo-américaine pour être porté par un personnage de dessin animé. Dans ces conditions, il n’est pas inenvisageable qu’un dirigeant comme Trump parvienne au pouvoir en France.

 

 

J’ai le droit :

https://www.albin-michel.fr/ouvrages/generation-jai-le-droit-9782226398215

 

L’inculture :

Détruire la connaissance

 

Diplômes Nettement en Baisse (DNB)

 

La culture pour survivre

 

Les preuves d'inculture générale

 

La langue pour survivre (expression et exclusion 3)

 

DNB

 

Diplômes Nettement en Baisse (2)

DNB ++++

 

« 80% de culot et 20% d’idées. » :

https://www.franceinter.fr/emissions/soiree-speciale-31-decembre/soiree-speciale-31-decembre-31-decembre-2020

 

 

Trump :

https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-jean-marc-four?p=2

 

https://www.franceinter.fr/emissions/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-06-janvier-2021

 

 

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Commentaires
S
Les temps changent. Nous sommes à l’ère de la communication. VGE était sorti des cadres contraignants de la pompe et du protocole. Mitterrand, « homme du passé » mais élu par des jeunes avait redonné le lustre de la fonction. Les temps changent et peut-être que Trump est l’aboutissement d’un processus funeste qui fera des émules. Après tout, il a eu le tort de rater sa fin. Un autre écervelé ne commettra pas la même erreur et sera plus populaire encore dans la défaite qu’aux affaires. Chirac, qui n’était pas écervelé mais politicien chevronné, n’a jamais été aussi populaire qu’une fois retiré définitivement des affaires et absent des écrans. <br /> <br /> <br /> <br /> Je crois que les photos officielles, en effet, reflètent bien, plus que tout autre chose, la personnalité du modèle et l’air du temps. Finalement, celle de Hollande aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Appeler un grand photographe de reportage, connu pour son engagement, compatible avec celui de Hollande mais mauvais portraitiste. Le plan américain, bras ballant, ne correspond pas à un personnage statique. Habitué des campagnes électorale, à défaut d’avoir été ministre et d’avoir la stature internationale, il aurait dû le savoir. Son quinquennat aura été à l’image de la photo officielle. Macron a renoué avec la modestie en faisant appel au photographe de l’Élysée et ce n’est pas plus mal que Depardon mais il se rattrape en forçant sur les budgets de la vaisselle et des fleurs et il doit se sentir bien dans ce décor de théâtre. Je ne veux pas être naïf et les ors du Palais doivent bien faire rêver aussi, surtout quand on y pense pendant des dizaines d’années de même que la Maison-Blanche que le monde entier connaît. <br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, il faut éviter les citations hors contexte. « Le bruit et l’odeur » ne s’en prenait pas aux odeurs corporelles et qu’on se rappelle aussi que ces propos ont été prononcés en fin de repas et je devrais m’arrêter là. La table était bien garnie de bouteilles vides. Et c’est bien la seule fois que je défends Chirac. Il suffit de relire ce que j’en pense en relisant les textes de la catégorie « politique ».
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S
Jérémy a posté un commentaire dont voici l'intégralité : <br /> <br /> <br /> <br /> On a déjà notre enfant gâté. Ce n'est pas un Trump à la française, car il faut se garder de comparer deux cultures aussi dissemblables que la nord-américaine et la nôtre. Trump est un pur produit du légendaire américain contemporain. C'est le Biff Tannen de "Retour vers le futur", le JR Ewing de "Dallas" mais surtout le président Camacho dans la fable d'anticipation "Idiocracy" de Mike Judge, dont le scénario, coécrit par ses soins et par Etan Cohen, nous entraîne en l'an 2500 dans une Amérique à la population dégénérée, vivant sur des monceaux d'ordures, où l'on consomme un soda officiel à longueur de journée en mangeant des chips devant des écrans de télé géants diffusant des films porno dans une toute petite fenêtre cernée d'encarts de pub. Le président des États-Unis est un certain Camacho, mélange de catcheur et de rappeur  (il est incarné par Terry Crews, ancien footballeur et athlète), qui siège dans une Maison Blanche en ruines à la tête d'un gouvernement constitué de débiles mentaux (*).<br /> <br /> L'intérêt de cette référence, au regard de Trump, est que dix ans après la sortie confidentielle du film, soit en 2016, la ressemblance entre Trump et le président Camacho ne manqua pas de sauter aux yeux du public et de Ethan Cohen soi-même, qui s'en ouvrit dans un Tweet ( https://www.20minutes.fr/monde/1797151-20160301-usa-2016-idiocracy-film-prophetique-phenomene-donald-trump ).<br /> <br /> <br /> <br /> L'aventure Trump s'est achevée hier sur une tragédie digne d'un blockbuster. Là encore. Un coup d'État, rien moins, ourdi par le président en place soi-même et une horde sans gloire représentative de son électorat, lui-même assez peu représentatif des électeurs traditionnels du Parti républicain qui, jusqu'à l'élection de G.W. Bush, se recrutaient dans les milieux d'affaires, les cercles chrétiens fondamentalistes, les vétérans de l'armée, la bourgeoisie conservatrice de la côte Est. L'électorat de Trump ce sont les rednecks des corn-belts à qui Trump a offert sur un plateau d'argent la dépénalisation du cannabis, les membres aisés des Tea Parties, l'extrême-droite américaine conservatrice, chrétienne, ouvertement raciste et proche du trop fameux Ku-Klux-Klan ; ce sont les déclassés de la mondialisation et les victimes de la crise des subprimes de 2008, ce sont les xénophobes appâtés par la promesse folle de Trump de dresser une barrière tout au long de la ligne de frontière délimitant les territoires américain et mexicain ; ce sont les déçus de l'administration Obama et ceux qui assimilent le Parti démocrate au socialisme, bête noire de l'Amérique profonde.<br /> <br /> <br /> <br /> Revenons à notre enfant gâté à nous. Sans brushing ni paillettes et surtout pas de collection de limousines customisées (l'une des passions de Trump lorsqu'il animait des reality-shows). Sans gratte-ciel à son effigie. Sans empire financier. Sans moitié tapageuse et botoxée. Nous restons dans la tradition imprimée par l'Ancien régime où les palais se distribuent au gré des maroquins interchangeables par le laquais du tenant du trône, lequel se doit d'afficher une certaine tenue. On ne pose pas les pieds sur la table, on ne postillonne pas des reliquats de hamburgers, on plaque ses cheveux à la pompidolienne quand on a passé la soixantaine, autrement on s'en tient à une coupe de cheveux classique. On sait porter le costard sous peine d'avoir l'air d'un footballeur endimanché (c'était le cas de Sarkozy et Hollande). Surtout, on verse dans la littérature. C'est dans la tradition française, ça fait paraître intelligent. Notre enfant gâté l'a compris, dont les discours, verbeux à souhait, sont pétris d'une emphase toute gaullienne où l'oreille attentive perçoit quelques accents giscardiens. Notre enfant gâté voulait être, à ses dires, écrivain. Giscard était l'auteur, maladroit, de romans érotiques. Mitterrand était écrivain. De Gaulle aussi, à ses heures. Quant à Pompidou, il était féru de poésie et banquier. Voilà pour les références. On laisse de côté les cancres, Sarko dont la culture n'allait pas au-delà du Journal de Mickey et Hollande qui aux livres, préférait les Chamallows (ils devinrent écrivains par la suite et par procuration).<br /> <br />    <br /> <br /> Issu de la bourgeoisie intellectuelle catholique, notre enfant gâté a fait ses premières armes au théâtre de son lycée. Puis il a intégré une banque d'affaires avant de se voir nommé aux Finances d'un gouvernement de lointaine inspiration socialiste, sous la houlette d'un président de passage. Il a joué des coudes pour prendre la place dudit président, relégué depuis au rôle de figuration plus ou moins intelligente qu'il avait tenu jusque-là. Élu à l'arrache par le biais de la stratégie éprouvée de la menace baptisée "populiste" au gré de la doxa du politiquement correct. La recette avait déjà servi, elle eut moins du succès cette fois-là où l'abstention connut un taux important (25,4%), les votes blancs ou nuls battant le record de 4 millions.<br /> <br /> <br /> <br /> Nanti du trône, rien n'arrêta plus notre enfant gâté qui, comme par un malin plaisir, apposa sa marque, sur la première partie de son quinquennat, sous l'égide de la provocation, opposant "les premiers de cordée", dont il pense faire partie, "à ceux qui ne sont rien", allant jusqu'à qualifier les opposants à ses réformes, imposées par la technocratie bruxelloise, de "Gaulois réfractaires".<br /> <br /> Survint alors l'affaire Benalla, promise à ne jamais être élucidée. L'homme de confiance surgi de nulle part, du président surgi de nulle part, logé dans une dépendance de l'Élysée, surpris à jouer au flic, nanti d'une panoplie, en train de taper sur de vilains manifestants un 1er mai "chamailleur" de 2018. Un an après l'élection, voilà qui la fichait mal. Suivirent les seconde et troisième affaires Benalla, les passeports et les contrats russes. Via le contenu disparu d'un certain coffre-fort.<br /> <br /> <br /> <br /> Il n'en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Qui était ce jeune Rastignac hautain, qui se permettait de poser des jugements comminatoires sur la populace en souffrance, tandis que les profits s'accumulaient dans l'escarcelle des actionnaires et des nababs de la haute finance, alliés et bénéficiaires de ce merveilleux projet européen vanté à tour de langue par l'éditocratie agréée par la propagandstaffel gouvernementale ?<br /> <br /> <br /> <br /> S'ensuivit le mouvement des Gilets-Jaunes, ponctué par les éclats des Black Blocs au long de scènes de guérilla urbaine qui impressionnèrent jusque les hautes sphères de l'ONU, mouvement qui déborda de nos frontières et qui inlassablement, deux années durant, affronta chaque samedi des forces de police acclamées trois années auparavant suite aux attentats de Charlie Hebdo et à la prise d'otages de la supérette casher de la porte de Vincennes, forces de police assimilées désormais à une milice à la solde d'un pouvoir haï, personnifié par la figure de son leader, appelé à démissionner.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qu'il s'abstint de faire. Il avait encore des réformes ultralibérales à faire passer. Rapidement, par l'astuce du 49.3, éprouvée par ses prédécesseurs Sarkozy et Hollande, et par ordonnances, autrement dit sans avoir à les soumettre à un parlement de toute façon acquis et par la majorité de son parti créé de fraîche date, et par les traditionnels rabatteurs de voix centristes-écolos-de-gauche-de-droite-godillots. <br /> <br /> <br /> <br /> Survint alors un vilain microbe qui allait bouleverser la donne et instituer, dans notre pays aux libertés déjà compromises par l'état d'urgence mis en place dans le cadre de la lutte anti-terroriste, une véritable dystopie soviétiforme, flicage des individus à la clé, sommés de demeurer chez eux et de ne sortir que sous des prétextes très stricts, nantis d'une attestation valant pour une auto-autorisation de sortie. Restrictions contournées comme il se doit - l'une des qualités reconnues du Français étant son mépris de l'autorité et sa capacité à se jouer, force de l'expérience, des travers et des contradictions d'une bureaucratie aux pratiques héritées de l'empreinte soviétique dont procède, sans conteste, l'administration centralisée qui est la nôtre.<br /> <br /> <br /> <br /> Sauf sanctions (improbables) après sa tentative de coup d'État, Donald Trump aura toute latitude de présenter sa candidature à la Maison Blanche d'ici trois ans. Il aura alors 77 ans. Son successeur Joe Biden accède à la présidence des États-Unis à 78 ans, vainqueur d'une courte tête (51,38% contre 46,91% pour son challenger). Malgré la pandémie, cette élection a connu un taux de participation historique : 66,9 % de l'électorat s'est prononcé, soit environ 160 millions d'américains - taux de participation le plus élevé depuis 1900. <br /> <br /> <br /> <br /> Notre enfant gâté n'aura manifestement pas cette chance. Déjà il guigne sa réélection, pressentant, ainsi que les observateurs, chroniqueurs, politologues, éditocrates et autres spécialistes assermentés, qu'elle se présente sous les mêmes auspices qu'en 2017, moyennant un taux d'abstention qui promet d'être colossal. Mais la constitution française de 1958 a prévu ce cas de figure : https://www.lesechos.fr/2017/05/la-presidentielle-2017-peut-elle-etre-annulee-pour-cause-dabstention-167429 .      <br /> <br /> <br /> <br /> Candidats quasi-octogénaires aux États-Unis - dont le sortant, qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales -, leader sans partage d'un parti devenu unique en France, président en roue libre ayant précipité son pays dans des épisodes d'une extrême violence, lequel sera très prévisiblement placé au second tour face à la pseudo-candidate d'un parti sans cadres et sans majorité pensable à l'assemblée : voilà qui, de part et d'autre de l'Atlantique, pose de sacrées questions quant à l'idée même de démocratie. La question subsidiaire relevant de l'interdit : quid de la légitimité de la Vox populi, dans un monde régi par une telle complexité ? En clair, ne serait-il pas temps de rebattre les cartes du sacro-sanctifié suffrage universel, et instruire une réflexion quant à un droit de vote sanctionné par un examen portant sur la culture générale, la connaissance de nos institutions, les enjeux de notre société ?<br /> <br /> <br /> <br /> Gageons qu'aucun politicien actuel ne se risquera à pareil exercice. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> (*) - Compte-rendu détaillé du film "Idiocracy", histoire du film, synopsis, distribution, commentaires : https://img.sauf.ca/pictures/2017-01-31/ae464c7a8b1d664ab4fe5d06fde48352.pdf   "7
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