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101e km
2 août 2020

Bernadette CHAMONAZ passe le relais

Je voulais dire au-revoir aux auditeurs, merci (…) Merci d’abord aux auditeurs pour cette longue conversation sur le monde. Je choisis ce mot, « conversation », parce que c’est d’abord un échange, je pense que l’on a, sur cette radio, avec les auditeurs ; parce que, ne croyez pas qu’on ne vous entend pas, hein, les auditeurs derrière votre poste. On vous entend. On vous entend penser, sourire, tempêter, vibrer et c’est un incroyable cadeau que vous nous faites, que j’ai reçu, moi, personnellement. Merci.

 

Alors, je voulais dire merci aux collègues, mes compagnons, du service public. Je sais que c’est important, le service public, pour nous tous, ici : journalistes, techniciens, assistant. Alors, je peux pas citer tout le monde… si ? Je peux citer tout le monde ? Non ? J’ai le temps ? Non, alors je vais citer une personne que j’ai choisie parce que je trouve qu’elle nous représente tous. Elle n’est pas en vitrine, comme on dit, on l’entend pas mais elle est un pilier de cette rédaction, c’est Corinne, Corinne Souillé, assistante à la direction de la rédac. (…) Si Corinne symbolise France-Inter, c’est pour son engagement de cœur, chaque jour pour cette radio qu’on aime tant, tous, ici. Et puis pour terminer, tiens, j’ai envie de piquer une formule, comme ça ce sera plus facile, d’une publicité qu’on entend en ce moment sur l’antenne pour des croisières : France-Inter, c’est l’assurance d’un voyage à la fois authentique et raffiné. Eh bien moi, je serai toujours embarquée avec vous…

https://www.franceinter.fr/emissions/le-journal-de-8h-du-week-end

 

 

chamonaz-bernadette_2015-franceinterC’est par ces mots que Mme Bernadette Chamonaz a tiré sa révérence pour la dernière fois en ce dimanche matin. Mme Chamonaz, fait partie de ces piliers de l’antenne, de ces anonymes dont on finit par retenir le nom depuis le temps qu’on l’entend mais qui n’est jamais associé à une opération spectaculaire, à une émission qu’on veut être une vitrine de la station. Elle fait son boulot, consciencieusement et sobrement. Depuis longtemps, Mme Chamonaz retient notre attention par son phrasé inimitable. Elle n’a pas son pareil pour enchaîner deux informations sans marquer la moindre pause, sans même qu’on s’aperçoive qu’elle ne parle plus de la même chose. Elle qui prétend entendre les auditeurs, je ne sais pas si elle les entendait déconcertés aussi. Pour la mémoire que nous entretenons ici, rappelons ce qu’on a appris à l’occasion de son départ en retraite. Elle a commencé en 1979 sur FR 3 Lyon. À l’époque encore, il devait y avoir ce superbe logo qui évoquait la courbe du Rhône et l’angle Alpin. Dix ans plus tard, elle rejoint la rédaction de France-Inter pour ne plus la quitter qu’en partant à la retraite, en plein chassé-croisé des vacances : une carrière complète dans les médias dits de service public. Dans son propos, Mme Chamonaz a insisté sur cette notion qui occupe notre critique des médias et l’occupera encore prochainement. On sent dans son propos cette exigence qui anime nombre de journalistes qui opèrent dans ces stations. En général, ce ne sont pas les vedettes mais les soutiers qui ont à cœur de proposer une information de qualité portée par une expression correcte. Ce que nous appelons de nos vœux en rappelant le souhait du Pdt Pompidou d’une hauteur de ton et de pensée était, entre autres, incarné par Mme Chamonaz.

Nous lui consacrons cet article, d’abord parce que, en tant qu’auditeur fidèle et désormais ancien, nous saluons une grande professionnelle en regrettant que, même pendant la période estivale, on ne lui ait pas confié davantage la rédaction en chef de la matinale et la présentation du journal de 8 heures, la confinant, comme d’habitude, à l’édition de 7 h 30 et surtout de 9 h où elle a la tâche de faire la synthèse des informations principales de la matinée avant de laisser la place au divertissement. Divertissement étant un bien grand mot sur Inter où l’on en a une notion très particulière. Ensuite, parce qu’il est tout à fait nouveau (depuis peu d’années) qu’on daigne, sur Inter, consacrer un peu de temps aux relations humaines dans le personnel qui passe à l’antenne. Récemment, M. Decaens avait eu droit à quelques hommages de ses confrères, de ses consœurs, surtout, dont Mme Chamonaz. Yves Decaens et de toujours

Cette fois, plus de cinq minutes ont été consacrées au départ de l’aînée. Saluons Mme Lætitia Gayet qui a tenu à l’honorer comme il se doit entre personnes qui travaillent ensemble et à partager avec les auditeurs qui entendent ces noms, ces voix sans visage.

Enfin, le propos de Mme Chamonaz est très instructif. Elle met en avant l’auditeur et nous remarquons souvent que nombre de ceux qui parlent au micro d’Inter ne s’en préoccupent pas beaucoup et font leur petite cuisine avec « mon invité ». Ils sont persuadés que leur métier consiste exclusivement à se faire plaisir en rencontrant des personnalités et que, accessoirement, on permet au public d’y assister, un peu comme on assiste au repas des fauves au zoo ou, comme autrefois, les enfants pauvres qui regardaient les gens manger au restaurant sans pouvoir entrer. Là encore, les choses évoluent depuis quelques années sur Inter mais on sent encore, parfois, cet entre-soi parisien qui est la négation du « service public » dont on nous rebat les oreilles. Mme Chamonaz exprimait surtout sa difficulté à présenter l’information en sachant que, quoi qu’elle fasse, ses propos pourront déplaire ou, au contraire faire sourire. Ce n’est pas facile d’être consciencieux mais, au moins, elle y pensait. L’autre instruction, c’est évidemment l’hésitation de la future retraitée à citer les noms de ses confrères : toujours, dans les matinales d’Inter, le temps est compté comme si le sort de l’humanité en dépendait. Mme Gayet voulait interroger des professionnels du tourisme et tout aurait été décalé. Gravissime. Elle a tout de même permis ce moment de convivialité et souhaitons lui de marcher dans les pas de sa consœur comme elle semble en avoir la louable intention.

 

Pas facile de trouver une photo : http://radios.peuleux.eu/mercato/mercato_2015.html

 

https://www.snj-rf.com/Un-peu-de-nostalgie_a1596.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2016/01/03/33153703.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2019/06/27/37461565.html

 

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Commentaires
S
Aucune idée.<br /> <br /> En plus, je ne me rappelle plus ce que j’avais lu au moment de son départ en recherchant une illustration mais c’est fort possible.
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C
bernadette chamonaz a t elle travaillé a fr 3 pays de la loire ( nantes )
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